Inscriptions à l'université Paul Sabatier : les étudiants dénoncent la sélection

Publié le par ambition-ecole-31

 

Les futurs étudiants en Staps sont concernés par l'entretien téléphonique instauré par l'université Paul-Sabatier pour l'inscription en première année./ Photo DDM, Nathalie Saint-Affre

 

Les futurs étudiants en Staps sont concernés par l'entretien

téléphonique instauré par l'université Paul-Sabatier pour

 

l'inscription en première année./ Photo DDM, Nathalie Saint-Affre


Les syndicats étudiants, lycéens et de parents d'élèves pointent du doigt la mise en place d'une procédure téléphonique «pénalisante» lors des inscriptions en licence à l'université Paul Sabatier.

C'est un coup de fil qui a du mal à passer. Pour la première fois cette année, la direction de l'université toulousaine Paul Sabatier a décidé de soumettre les futurs bacheliers, candidats à une première année de licence, a un entretien téléphonique avec des enseignants pour valider leurs vœux d'orientation formulés dans le cadre de l'admission post-bac (lire ci-contre).

Mais cette mesure est considérée avec beaucoup de défiance par le syndicat étudiant l'UNEF Midi-Pyrénées, les lycéens de l'UNL et la fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques (FCPE), qui montent au créneau de concert, en signant une déclaration commune. Ils dénoncent notamment «la mise en place inquiétante d'une sélection déguisée», à l'entrée de l'université Toulouse 3.

Ce dont se défend Bertrand Monthubert, le président de la faculté, étonné que cette polémique soit portée sur la place publique, alors qu'une réunion était déjà programmée, hier, avec les représentants étudiants pour discuter justement du problème. «Il ne s'agit en aucun cas d'une sélection, explique-t-il. Nous constatons simplement que le processus d'orientation en œuvre avec le système admission post-bac sur internet est actuellement insuffisant et qu'il ne permet pas aux élèves de se faire une idée claire du cursus universitaire qu'ils ont choisi. Nous avons donc mis en place ce dispositif pour donner aux étudiants toutes les informations et toutes les chances de bien s'orienter. Souvent, les élèves se font une fausse idée des études qu'ils veulent engager, d'autres les choisissent par défaut, alors qu'ils veulent faire autre chose. Cet entretien, qui témoigne de leur engagement, permet d'établir une relation. Si on ne se donne pas la peine de prendre dix minutes pour dialoguer avec un professeur, on peut s'interroger sur la motivation du candidat». Un discours qui ne convainc pas les syndicats, qui considèrent que ce système empêche les bacheliers de s'inscrire en première année de licence STS (Science Technologies et Santé) et en licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives).

«Plus de 400 lycéens n'ont pu effectuer cet entretien téléphonique, du fait de l'inorganisation programmée par l'université s'insurgent-ils. Du coup, ils se retrouvent actuellement dans l'impossibilité de valider leur inscription à la fac», plaident les syndicats.

Si Bertrand Monthubert reconnaît certains dysfonctionnements,, il assure que «les problèmes particuliers» seront pris en compte et que des entretiens supplémentaires ont eu lieu. «C'est une expérimentation menée en partenariat avec le rectorat, rappelle-t-il, qui doit nous permettre d'identifier les étudiants les plus fragiles, mais tout le monde peut maintenir son choix après l'entretien».

Reste que les organisations syndicales en font une question de principe. «Accueillir en première année de licence tout titulaire du baccalauréat est une obligation. Cette procédure est illégale, martèle l'UNEF. Si Paul Sabatier ne permet pas dans les plus brefs délais à l'ensemble des lycéens de s'inscrire, nous assumerons nos responsabilités et nous ferons tout faire respecter la loi dans les universités». Peut-être jusqu'au tribunal administratif… Pour l'heure une réunion de conciliation est prévue la semaine prochaine


Le difficile choix post-bac

Les candidats au baccalauréat doivent formuler leurs vœux de pré-inscription dans l'enseignement supérieur sur le portail «Admission post-bac».

Lancé en 2009, ce portail est le seul moyen de s'inscrire dans le supérieur. De la première année de licence au BTS en passant par le DUT, les classes préparatoires et même les grandes écoles, la grande majorité des formations sont référencées sur ce dispositif. Cette année en Francel, 800 000 lycéens ont commencé à constituer un dossier pour la prochaine rentrée. Parmi eux, on dénombre 35 000 étudiants de l'enseignement supérieur en situation d'échec. Un afflux inhabituel qui peut expliquer en partie le regain d'attractivité des facultés. Tous les lycéens seront fixés sur leur sort à partir du 23 juin et sauront quel vœu sera retenu. Renseignement au numéro vert 0800 848 037.


Le chiffre : 47 %

choix >Facultés. C'est le pourcentage de lycéens actuellement en terminale qui ont demandé à intégrer la faculté. En 2012, ils n'étaient «que» 34 %. Les filières courtes sont, elles aussi, plébiscitées : 15 % pour les instituts universitaires de technologie (IUT), 13 % pour les BTS.

Gilles-R. Souillé

 

http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/06/1894986-inscriptions-les-etudiants-denoncent-la-selection.html

 

 

 

 

 

 

Publié dans Revue de presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article